Le 1er janvier 2008 est entrée en vigueur la réforme de fond du droit de la révision, avec au cœur du nouveau dispositif la création d’un concept de révision en deux volets: le contrôle ordinaire, axé sur les grandes entreprises, et ce qu’il est convenu d’appeler le contrôle restreint, qui s’est établi entre-temps comme le système de «révision des PME». Par décision du Conseil fédéral du 31 août 2011, les seuils applicables à l’obligation de contrôle ordinaire ont été nettement relevés, ce qui a eu pour conséquence d’élargir le champ d’application du contrôle restreint. Cette extension de la portée du contrôle restreint prend dûment en considération la nécessité d’une forme de révision praticable pour les moyennes entreprises.
Un autre élément a marqué cette réforme, à savoir l’instauration d’un agrément de l’Etat pour la fourniture de prestations de révision. La réalisation de contrôles restreints requiert l’agrément en qualité de réviseur, celle de contrôle ordinaire l’agrément en tant qu’expert-réviseur ou encore – dans le cas de sociétés ouvertes au public – l’agrément comme entreprise de révision soumise à la surveillance de l’Etat.
Mais attention: l’obligation d’agrément embrasse toutes les prestations de révision prescrites par la loi. En font partie non seulement la vérification périodique des comptes annuels – que ce soit sous forme de contrôle ordinaire ou de contrôle restreint –, mais aussi les prestations de révision dites ponctuelles.
La différenciation entre les deux volets du concept de révision telle qu’elle s’applique à la vérification des comptes annuels – un contrôle ordinaire «rigoureux» et un contrôle restreint plutôt «libéral» – ne fonctionne pas de façon cohérente dans le domaine des révisions ponctuelles. En l’espèce, le dispositif du contrôle restreint ne recouvre pas suffisamment les exigences et les besoins. Ce qui expose à de grands défis les réviseurs de PME, qui, s’agissant de vérifications périodiques des comptes annuels, concentrent leur activité sur des mandats ressortissant du segment du contrôle restreint. Le présent article s’attache à soulever les questions fondamentales qui y sont liées. Les faits et les aspects sont traités ici dans l’optique de situations propres aux PME – marquées par l’application du contrôle restreint et, souvent, par le recours au droit de renonciation (opting-out) – et étayés par des exemples concrets.