La «petite» réforme du droit de la SA est entrée en vigueur le 1er janvier 2008, le nouveau droit de la révision en constituant d’ailleurs la plus grande partie. Cette réforme réservait aux réviseurs une séparation du droit de la révision en deux parties et une nouvelle forme de révision: la révision restreinte ainsi que la révision ordinaire pour les entreprises de taille moyenne et les grandes sociétés. De plus, les activités de révision ont été soumises à une surveillance étatique et les réviseurs doivent désormais satisfaire à de nouvelles exigences légales pour pouvoir exercer leur profession. Ainsi, une formation approfondie doit être accompagnée d’une expérience pratique surveillée alors que la société chargée de la révision doit disposer d’un système d’assurance qualité. Les entreprises soumises à la révision ordinaire doivent en outre documenter un système de contrôle interne (SCI) et faire contrôler ce dernier. L’organe de révision doit confirmer l’existence du SCI dans le cadre de son rapport de révision ordinaire. Les premières expériences de cette petite révision du droit de la SA montrent que la révision courante du droit de la SA – la «grande» révision du droit de la SA – affiche déjà un important besoin de corrections. Compte tenu des exigences posées en matière de compatibilité avec les PME, l’économie considère que le seuil d’entrée pour la révision ordinaire ainsi que pour l’obligation de consolidation est fixé trop bas alors que l’introduction d’un SCI documenté «dépasse les compétences» d’entreprises de taille moyenne. Il faut remarquer qu’il existe souvent effectivement un SCI mais que le temps et les ressources manquent pour documenter suffisamment par écrit ce dernier. Dans la grande réforme du droit de la SA, l’exigence de commenter actuellement dans l’annexe aux comptes annuels la mise en œuvre d’une évaluation des risques sera transférée dans le rapport de situation qui ne devra être établi que par les entreprises soumises à la révision ordinaire. De plus, le rapport de situation n’est pas soumis à révision. Dans le monde des PME, la mise en œuvre d’une évaluation des risques formalisée s’est avérée être une «balle dans le pied». Il semble en effet que l’opting out, c’est-à-dire le renoncement total à une révision, s’est largement établi auprès des PME. Du moins, il n’y a aucune résistance contre cette nouvelle directive, à l’exception peut-être de quelques représentants de la branche des fiduciaires et des sociétés de révision qui défendent leurs prérogatives.
La petite révision du droit de la SA qui est déjà en vigueur depuis bientôt trois ans comportait également d’autres nouveautés que l’on peut considérer comme des allègements utiles, par exemple la fondation d’une SA par une seule personne ou encore le fait que les membres du conseil d’administration ne doivent plus obligatoirement être des actionnaires.
À l’exception de la discussion qui a éclaté au sujet des seuils déterminants pour la révision restreinte et la révision ordinaire (et donc de l’obligation de tenir des comptes de groupe), de l’exigence supplémentaire du SCI et des procédures d’admission plus restrictives pour les révisions «supérieures», la petite réforme du droit de la SA n’a pas fait de vagues et a été acceptée par de très larges cercles. Le système d’admission des réviseurs a mené d’une part à une amélioration de la qualité des révisions et d’autre part à un rétrécissement du marché. Pour les sociétés cotées en Bourse, le marché des prestations de révision a pratiquement été asséché étant donné que le nombre de prestataires s’est réduit aux «Big four» et à une poignée d’autres sociétés de révision.