Cependant, on oublie souvent qu’une densité de réglementation accrue fait également croître le risque de transgressions, celles-ci pouvant également être involontaires. Voilà qui confirme le régulateur dans son analyse selon laquelle sa méfiance est manifestement justifiée, ce qui le pousse par conséquent à appliquer une régulation encore plus détaillée. Ce cercle vicieux entraîne pour les entreprises des conséquences nuisibles à leurs affaires étant donné que les coûts liés aux mesures de contrôle, de surveillance et de reporting s’accroissent de plus en plus.
Or, la confiance est justement la sortie de secours pour échapper à ce cercle vicieux. La confiance permet de faire l’économie d’efforts cognitifs, de libérer des ressources et même de faciliter l’échange d’informations, c’est-à-dire de baisser les coûts.
Une réflexion de fond relative au concept de régulation et une évaluation critique doivent donc avoir lieu. Cette réflexion doit cependant se faire à tous les niveaux, auprès des utilisateurs comme au niveau politique. Tirons donc profit de nos expériences quotidiennes en matière de régulation et présentons aux instances politiques les réserves qu’elles nous inspirent. Il se pourrait que ces instances nous portent à nouveau la confiance qui nous revient, très précisément parce que nous leur témoignons ainsi notre confiance.
Vanessa Jenni